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Marina Yee

Marina Yee est la sixième et dernière créatrice de mode belge ayant émergé lors des années 80 et qui participeront à la reconnaissance internationale de la mode belge. Née en 1958, elle fait ses études à l’Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers, et en sort diplômée de la section "Fashion design".

Jusqu’en 1990, elle présente ses collections sur les podiums européens tout en mettant son talent au service de diverses marques. Puis elle décide de se retirer du monde de la mode, et se consacre à d’autres activités. Elle ouvre une brocante à Bruxelles, mais ne délaisse pas pour autant la couture, puisqu’elle crée des costumes pour le théâtre. Artiste plurielle, Marina Yee participe également à de grandes expositions d’art contemporain.

En 1998 elle ne résiste pas aux sollicitations de Dirk Bikkembergs qui l’invite à dessiner une ligne de sacs à main pour sa marque. Leur collaboration se poursuivra et s’enrichira puisque Marina Yee dirigera la ligne Femme de Bikkembergs durant cinq saisons.

En 2003, Marina Yee fait son grand retour sous son nom dans le microcosme de la mode. Pour marquer le coup, et au grand contentement de ses nombreux fans, elle ouvre un magasin portant son nom à Bruxelles. Elle y propose ses vêtements, toujours plus proches de l’œuvre d’art que du simple objet de consommation, qui ne répondent qu’à son goût et ses envies.

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Walter Van Beirendonck, irrévérencieux et novateur

Des Six d’Anvers, Walter van Beirendonck est certainement le plus imprévisible d’entre tous. Originaire de Bretht, ville flamande de Belgique, il obtient son diplôme de l’Académie Royale des Beaux-arts d’Anvers en 1980. Il présente sa première collection "Sado" deux ans plus tard. On découvre alors l’univers très visuel du créateur. Inspiré par la rue, l’univers des comics américains, Walter van Beirendonck offre au monde une vision manichéenne de la mode.

En 1987 il surprend encore avec sa collection « Bad Baby Boys » lors du British Designer Show de Londres. Il est désormais repéré comme précurseur et visionnaire,  tous les professionnels du milieu guetteront  ses moindres faits et gestes afin d’y déceler les courants et tendances à venir.         

Tout comme son associé Dirk Van Saene, Walter Van Beirendonck, aime faire de ses défilés de véritables happenings. Le spectacle est dès lors volontairement arrogant,  dérangeant et parfois même choquant. Tout comme sa marque, ils sont le reflet d’une mouvance chère à Walter van Beirendonck : le cyberpunk.  Mélange de contre culture, de science-fiction, et de nouvelle technologie. Van Beirendonck use depuis toujours des supports multimédia afin de communiquer. Il est également l’un des apôtres du « safe sex », et inclus volontiers des logos et graphiques faisant écho à la sexualité dans ses vêtements.

Walter Van Beirendonck innove constamment et n’hésite pas à mêler textiles et autres matériaux, à juxtaposer les couleurs et les motifs contrastés. Les coupes sont strictes puis soudainement déstructurées, parfois déstabilisantes parce que totalement inhabituelles.

 En 1998 il inaugure la boutique d’Anvers avec son associé et condisciple Dirk van Saene. En 2001 il est nommé  commissaire de l’exposition "Fashion Landed Antwerp". Depuis, Van Beirendonck continue sa route d’iconoclaste créateur.

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Dirk Van Saene, figure libre d’Anvers

Dirk Van Saene est l'un des créateurs belges qui se firent connaitre sous le nom des « Six d’Anvers » lors du  British Design Show de Londres en 1986. En compagnie d’Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Walter Van Beirendonck, Dirk Bikkembergs et Marina Yee, Dirk Van Saene apporta beaucoup de fraicheur sur la scène européenne.

Créateur libre, dégagé de tous carcans, Dirk Van Saene, et maître d’un style difficilement catégorisable. D’une part parce que Van Saene change régulièrement de style, et d’autre part parce que pour lui  le renouveau participe de l’esprit de création. Dirk Van Saene travaille à contre courant des tendances. Non pas par réaction ou par provocation, mais bien plutôt par nature. Il ne se moque ni des conventions ni des modes, mais celles-ci semblent tout simplement ne pas l’atteindre, ne pas le concerner.

Bien qu’il soit diplômé de l’académie royale d’Anvers depuis 1981, Dirk Van Saene se conduit bien souvent à la manière d’un pur autodidacte. A l’obtention de son diplôme, il ouvre une petite boutique à Anvers afin d’y vendre ses propres confections. Comme un simple artisan, il travaille chez lui à la création de chaque pièce. Cette démarche pour le moins anodine lui vaudra de remporter en 1983 le premier prix du Golden Spindle, l’équivalent belge du Dé d’Or  français.

Dirk Van Saene collabore depuis le début de sa carrière avec son ami et condisciple Walter Van Beirendonck, lui aussi membre des Six d’Anvers. Ils sont tous deux copropriétaires d’un magasin multimarques qu'ils ont aménagé dans un ancien parking et qui vend leurs vêtements aussi bien que celles de créateurs inconnus auxquels ils donnent la chance d’être reconnu. 

Le point de vu que porte Dirk Van Saene sur la mode est simple, sans pour autant être simpliste. « La mode, c’est le contraire de l'uniformité." Et nous pouvons nous rendre compte de cela à chacun de ses défilés, où les collections qu’il présente vont du plus sophistiqué au plus simple, du plus classique au plus surprenant. Mais l’ensemble est toujours élégant et subtile, à l’image de la haute couture classique que Van Saene aime tant.

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Ann Demeulemeester, créatrice de contrastes

Des « six d’Anvers », Ann Demeulemeester est sans hésiter, la plus rock’n’roll d’entre tous.

 

Lorsqu’on lui demande quelle est sa philosophie, elle répond sans même y réfléchir : Tirer le meilleur de sa vie. Lorsqu’on la questionne sur la chose la plus importante qu’elle est apprise au fil du temps, Ann Demeulemeester répond sans faillir : Rester fidèle à soi même. Et il semble bien que ces mots se soient transformés de fil en aiguille en créations, en vêtements tissés d’un style inimitable. Demeulemeester façonne depuis 25 ans des collections féminines sobres et élégantes, jouant à merveille du noir et du blanc, de l’alternance entre rock et romantisme fin de siècle. Par là même, elle rend hommage à son inspiratrice de toujours, la chanteuse Patti Smith.

 

Peu sensible aux fluctuations de la mode, la créatrice Belge ne semble accorder d’importance qu’aux variations de son cœur, aux modulations de ses envies. Et la ligne est là, pleine de caractère, sévère parfois, mais révélant de subtiles surprises à qui sait caresser une étoffe, comprendre une structure, apprécier la justesse d’une coupe. C’est pourquoi Ann Demeulemeester insiste systématiquement sur un point : toujours essayer ses vêtements avant de les acquérir.

 

Avec sa politique stylistique aussi invariablement éloignée des carcans imposés chaque nouvelle saison par les médias et l’industrie de la mode, Ann Demeulemeester a su conquérir une clientèle fidèle et toujours plus vaste. Ses créations sont aujourd’hui présentes dans 40 pays à travers le monde, et bien évidemment à Paris.

 

 

Points de vente :

 

-L’Eclaireur, 8, rue Boissy d’Anglas 75008 Paris.

 

-Le Printemps, 64, bd Haussmann 75009 Paris.

 

-Maria Luisa, 7, rue Rouget de l’Isle 75001 Paris.

Dries Van Noten

 

Dries Van Noten. L'homme aussi bien que la marque est devenu incontournable. Son nom est sur toutes les lèvres et ses créations se retrouvent dans les vitrines les plus prestigieuses du monde. Membres de Six d'Anvers, Dries Van Noten est certainement d'entre tous, celui dont les créations sont le plus empreintes d'influences culturellement éclectiques.Van Noten est issu d'une famille de tailleurs et de commerçants spécialisés dans le textile et le prêt-à-porter. C'est donc muni d'un bagage culturel important dans le domaine, qu'il s'inscrit dans la section mode de l'Académie Royale d'Anvers en 1975. A l'époque, le jeune Dries Van Noten travaille déjà comme acheteur de vêtements pour les boutiques de son père et comme créateur free-lance pour diverses marques de vêtements Belges.

En 1986, après le succès rencontré par sa collection lors du défilé de Londres, les grands magasins Barneys de New York et Whistles de Londres lui achètent une petite quantité de chemises pour homme. C'est le début d'un engouement qui ne se démentira plus.

Van Noten puise depuis toujours son inspiration des costumes et du folklore de pays comme le Maroc, l'Inde, l'Egypte ou le Japon. Il use fréquemment des techniques de couture ou de broderie traditionnelles de ces pays, afin de faire de ses vêtements, des pièces aux styles inimitables. Il y adjoint avec une forte intuition de la couleur et de l'audace, le tout mêlé à une pointe de nostalgie pour la mode des années 20. Son usage toujours pertinent des étoffes et textiles d'exceptions, confère à ses vêtements une personnalité, certain diront une âme, absolument unique.  

Dries Van Noten est aujourd'hui internationalement reconnu. Il possède trois magasins et est présent dans plus de 500 points de vente à travers le monde. Il vit et travaille toujours à Anvers et se trouve régulièrement dans sa boutique Het Modepaleis afin de voir de quelle manière ses clients appréhendent ses créations.

 

Illustration: Boutique Dries Van Noten, 7, Quai Malaquais, Paris 75006.

Copyright Photo : Sandra Millon

La mode selon Dirk Bikkembergs.

Dirk Bikkembergs est un homme de principe. Il crée des vêtements robustes, élégants et stricts, inspirés d'une mode quasi militaire. Né en 1959 en Allemagne, il sort diplômé de l'Académie Royal d'Anvers en 1982. Il travaille alors d'arrache pied dans diverses maisons de coutures Belges et présente une collection forte et originale de chaussures en 1985. Peu de temps après, il reçoit le très convoité Golden Spindle, prix du meilleur jeune créateur. Ce prix propulsera sa carrière. Ne se contentant plus seulement de créer des chaussures, Bikkembergs se lance dans le prêt-à-porter masculin en 1987 et féminin en 1993. Entre temps, il aura créé sa propre société. Et encore une fois, le succès est au rendez-vous. 

Il faut dire que Dirk Bikkembergs est une personnalité complexe. Bourreau de travail, il est empreint d'une rigueur toute germanique qui lui permet de produire des vêtements ainsi que des souliers sobres, racés et inaltérables. Mais Bikkembergs possède également un goût pour tout ce qui est décalé, inattendu, underground. On se souvient de ses défilés à la Gare du Nord de Paris ou dans les Souterrains de Bercy.

Dirk Bikkembergs est également un sportif,  passionné de football. Il déclarait en 2000 :

« Le sport en général et le football en particulier, représentent le langage d'un style de vie réel et positif. ». Trois ans plus tard, il devenait le couturier officiel de l'équipe nationale de football d'Italie. Cela lui permit de démontrer tout son savoir faire en matière de sportwear.

Aujourd'hui, Bikkembergs continue à créer des vêtements aux lignes sobres et aux détails incisifs, des vêtements empreints d'une forte personnalité qui s'adressent aussi bien aux femmes qu'aux hommes modernes et sportifs.

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Les Six d’Anvers.

Depuis plus de vingt ans, Anvers est devenue, au même titre que Paris, Milan et Londres, l'une des places fortes de la mode européenne. Comment la Belgique a-t-elle pris une telle importance sur les podiums des défilés européens ?

Tout commence en mars 1986 lorsque six jeunes créateurs, diplômés de la section mode de l'Académie royale des Beaux Arts d'Anvers, exposent leurs créations à Londres. Leurs défilés obtiennent un tel succès auprès des journalistes de mode anglais, qu'Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene, Dirk Bikkembergs et Marina Yee sont immédiatement surnommés par la presse :  Les six d'Anvers. Ce premier succès foudroyant  ne se démentira pas.

Vingt ans plus tard, leurs créations respectives, souvent excentriques et provocantes, sont devenues des « classiques », et du statut  de jeunes créateurs prometteurs, ils ont atteint  celui de valeur sûre de la mode. Ils ont si bien tenu leurs promesses qu'ils sont aujourd'hui devenus de véritables références, leurs vêtements se vendent et se portent sur tous les continents.

Magprivé vous propose de revenir sur le parcours de ces six créateurs que l'on nomme les Six d'Anvers.