Anne Fontaine réalise un film ambitieux qui cherche à définir la personnalité de Gabrielle Chanel, ses ambitions et son credo, avant que celle-ci ne devienne célèbre et mondialement célébrée. Le film, comme son titre l’indique, ne s’intéresse qu’à la genèse de la créatrice, ses premières années, avant même qu’elle se saisisse de la mode.
Si Audrey Tautou incarne Chanel avec talent, elle ne parvient peut être pas à totalement donner corps à cet étonnant personnage. Benoît Poelvoorde est quant à lui saisissant, dans son interprétation d’Etienne Balsan, jeune homme riche qui introduira plus ou moins malgré lui, Chanel dans la haute société. Le portrait de Chanel n’est pas forcement flatteur, puisque Anne Fontaine décrit la jeune Coco comme une femme froide et arriviste, qui s’intéresse plus à l’argent qu’aux sentiments. En cela on peut regretter une vision quelque peu réductrice. Néanmoins l’intérêt de ce film réside dans le rendu des textures et dans les visions des costumes d’époques. Il démontre parfaitement le décalage qui se trouve être entre ceux là, et la vision de la jeune Chanel. Décalage et renouveau qui naîtra principalement du désir impérieux de Coco Chanel : porter des vêtements dans lesquels il est facile de se mouvoir. L’histoire d’une femme qui a taillée sa liberté dans du Jersey et a redessiner la silhouette d’une époque.