Alexander
McQueen définit son style comme étant « Electrique, et
excentrique. ». On pourrait rajouter bien des adjectifs à cette succincte
description, au nombre desquels, choquant et gothique ne dépareraient pas
nécessairement.
Bien
que sa démarche soit nettement moins radicale que celle de son condisciple Jean
Colonna, on reproche également à Alexander McQueen de faire l’apologie d’une
certaine violence et misogynie. Quoi qu’il en soit, son travail ne
laisse pas indifférent, et c’est en partie le but recherché par McQueen. Lui
qui s’est hissé tout seul en haut de l’affiche ne tient pas à faire profil bas.
Alexander
McQueen vient d’un milieu populaire et fait ses classes chez différents
tailleurs anglais de Saville Row, et en tout premier lieu chez les prestigieux
Anderson & Sheppard, les tailleurs du Prince de Galles. Il suit ensuite
un cursus à la prestigieuse Central Saint Martins afin de parfaire
son apprentissage.
En
1992 il présente la traditionnelle collection de fin d’études.
L’intitulé de cette collection : "Jack the
ripper", soit Jack l’éventreur, traduit parfaitement la
tonalité de l’œuvre à venir d’Alexander McQueen. Les critiques sont
enthousiastes et mieux encore, la collectionneuse Isabella Blow achète
l’ensemble des pièces présentées. Cet événement ne tarde pas à faire connaitre
McQueen à travers l’Angleterre.
Mais
le Royaume-Uni ne suffit pas aux ambitions du jeune couturier. Alexander
McQueen veut bien plus qu’une notoriété passagère et locale. Il créé sa marque
et travaille d’arrache pied à son succès. En 1996 il remporte le prix très
convoité du British Designer of the Year et est nommé, à la suite de John
Galliano, directeur de la création haute couture de la maison Givenchy. Deux
consécrations à la suite.
Il restera chez Givenchy jusqu’en 2001, avant que de retrouver sa
liberté et de consacrer tout son temps à sa propre griffe.
Copyright : Sandra Millon