Le 10 janvier 1971, Gabrielle
Chanel s’éteignait à l’âge de 87 ans. Trente huit ans plus tard, la
« Grande Mademoiselle » est pourtant plus vivante que jamais.
2008 à déjà été riche en
événements et en hommages. La Monnaie de Paris battit une pièce en or à son
effigie. Le profile de Coco Chanel s’y trouve dessiné par la main de Karl
Lagerfeld. Un téléfilm en deux parties diffusé par France 2
retraçait l’itinéraire de la grande Mademoiselle.
2009 ne dément pas cette tendance
à l’hommage, et vient conforter le statut déjà légendaire de la couturière.
Chanel superstar du XXIe siècle. Après la "petite lucarne", c’est au
travers des salles obscures que nous pourrons découvrir un peu plus le fabuleux
destin de Gabrielle Chanel. Pas moins de deux "bio-pic" sortiront sur
les écrans cette année.
La réalisatrice Anne Fontaine a
choisi Audrey Tautou pour incarner l’immense modiste dans son film « Coco
avant Chanel ». Le film retracera les premières années de la modiste
jusqu’à son glorieux avènement. Rappelant au passage les origines modeste de
cette autodidacte qui bien plus que la couture, révolutionnera la conception
même de la femme. Libre et libérée, Chanel à littéralement inventé la femme
moderne.
Après Audrey Tautou se sera au
tour d’Anna Mouglalis (actuelle égérie de la marque) d’incarner Chanel dans le
« Coco Chanel et Igor Stravinsky » de Jan Kounen.
On pourrait se demander ce qui
justifie un tel engouement ? La réponse est simple. Gabrielle Chanel est
une légende. Elle fascine depuis toujours. Et est l’objet de cette fascination,
au-delà du talent, au-delà de la réussite fulgurante, c’est la liberté.
Gabrielle Chanel incarne la liberté bien avant d’incarner le chic ou le luxe.
De son vivant elle suscitait déjà
l’admiration de tous, et surtout d’artistes de premiers plans tel que
Jean Cocteau ou Paul Morand; ce dernier lui consacra un
livre : L’allure de Chanel.
Dès la création de sa marque et
avant même l’ouverture de sa première boutique à Deauville (1913) Chanel avait
en tête son logo. Deux « C » entrecroisés, deux initiales qui
n’étaient pas réellement les siennes, mais qui le devinrent à tout jamais. Et
c’est ainsi que Gabrielle devint Coco pour l’éternité. Ce logo peut sembler
anodin mais il démontre à lui seul l’intelligence et l’ambition de Chanel. Un
logo ce n’est pas un nom, c’est à la fois beaucoup plus et beaucoup moins que
ça. Un logo c’est une signature qui ne connait pas la frontière de la langue,
c’est une image que tout le monde peut lire et reconnaitre.
Dans ces conditions, être nommé directeur
artistique d’une marque sur laquelle une ombre aussi majestueuse et présente
planait, était bien plus qu’une gageure. Et il n’y avait que Karl Lagerfeld
pour relever le gant avec succès et panache. Un héritage aussi somptueux peut
vite se transformer en cadeau empoisonné. Tout dépend de la personne à qui il
est destiné. Il fallait non seulement s’en montrer digne, mais également le
respecter sans pour autant momifier la marque. Il fallait la faire vivre au
présent, et non entre un passé glorieux et futur prometteur. Et c’est avec une
audace et un succès hors du commun que Karl Lagerfeld à réalisé ce véritable
tour de force.